216 000 secondes, soit 3600 minutes, soit 60 heures d’enseignement dédiées aux nouvelles pratiques contemporaines de la création. Une équipe d’enseignants engagée dans une pédagogie de situations résolument spéculatives sur la ville, ses abords, ses rives et ses débordements. Une pédagogie de l’oblique pour favoriser l’implication du regard! Un exercice pour activer des développements des langages d’observations critiques et des expressions narratives. Une envie de récits, de points de vues contradictoires qui s’opposent dans l’esprit de la dispute, du slogan au ring. Une somme d’implications pour deux cent seize mille secondes de mise en situations cherchant par l’art, le politique et la philosophie à questionner les étudiants, à cultiver la diversité de leurs appréhensions de la cité pour une émancipation du regard et une autonomie critique de la pensée.

Esthétique et politique des situations urbaines

Cet examen critique de la ville et de ses abords s’inscrit sur le principe du parcours urbain, une grande dérive sur des axes arbitrairement choisis. L’espace pédagogique proposé invite à l’apprentissage et à la manipulation de processus d’émergence et de fabrication de récits issus de lecture urbaines, périurbaines ou même rurales. Ces modalités d’écriture engagent différents outils allant de la photographie au texte, de la lecture publique à l’émission de radio, et jusqu’à la dispute sous forme de joutes orales.
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Les objectifs pédagogiques

sont de faire acquérir aux étudiants des compétences en analyse critique de la cité et en expression sur son étendue, tant d’un point de vue architectural qu’urbain ou encore social, en s’appuyant des expériences de l’art et des protocoles générés par les artistes. La transversalité (des méthodes et moyens engagés) est l’axe qui nous permet de travailler à partir d’intelligences complémentaires engageant l’étudiant dans un jonglage permanent entre des attitudes, des savoirs et des outils différents. Chacun d’entre eux devra acquérir le sens du récit, en comprenant les enjeux d’usages des codes et des signes qu’il utilise pour son propos. L’accumulation des cultures du récit, qu’elles soient visuelles et orales (l’image photographique, la littérature, le graphisme, le slogan, la poésie, la joute orale ou la composition sonore), seront abordées comme autant de continents étrangers. Ces compétences sémantiques et culturelles sont appréhendées et rendues lisibles par l’apprentissage d’outils techniques traversant les médias de la photographie et de la prise de notes, de la rédaction et de l’infographie (photoshop et Indesign, outil web), de l’enregistrement et du montage sonore, de la mise en ligne de contenus et de l’apprentissage du débat public. L’expérience du voyage, par le déplacement vers un nouveau contexte sans destination déterminée, sera le moyen pour rendre effective cette pédagogie du mouvement, source potentielle de création et initiatrice des prospections.
Méthode pédagogique

La curiosité sera aiguillée à partir d’un protocole global d’investigation. Les étudiants travaillent en groupe de 4 à partir d’un protocole d’investigation qui les invite explicitement à adopter une position singulière pour lire la ville en endossant un rôle lié tant aux métiers qu’aux pratiques de la cité ainsi qu’à intégrer un protocole en lien avec l’histoire de l’art (attitudes de conception, protocoles d’artistes, cultures des actions et gestes artistiques). La dialectique née de la rencontre entre ces deux entrées induira implicitement une dynamique de création et de recherche. Les propositions plastiques des étudiants sont ainsi à connecter avec l’histoire du mouvement artistique indiqué et ceux-ci devront alimenter leur démarche d’investigation en constituant une documentation sur le courant abordé.
Ce protocole d’entrée dans l’univers de la cité sera articulé autour de l’apprentissage ou de la confirmation de l’usage de plusieurs outils. La photographie sera initiée depuis les réglages de l’appareil, à la prise de vue ainsi qu’aux notions de parti pris et d’attitudes possibles (liens avec l’histoire de la photographie). L’écriture sera introduite par le biais d’un redéploiement des connaissances littéraires déjà acquises chez les étudiants (formation lycée) à la découverte de courants littéraires contemporains en passant par la poésie performée et sonore. Le graphisme sera abordé comme support d’expression pour l’élaboration de pictogramme représentant une idée et permettra aux étudiants d’appréhender les codes du graphisme politique.

Les techniques d’enregistrement et du montage sonore seront le moteur pour la création d’événements-récits qui deviendront les éléments clefs d’un récit radiophonique audible sur une web-radio.. L’élaboration d’un contenu en ligne introduira à la création de supports combinant ces médias et ouvrira les possibilités de croisements des langages utilisés à travers une approche réticulaire. Enfin, l’initiation à la dispute orale générée par les prises de positions sera organisée avec l’aide de philosophes qui nous aideront à constituer les outils du débat. Cette notion de la dispute est proposée pour affirmer le parcours vers plus d’autonomie critique.
ATLAS
#216 000 selon la police
(nous n'étions pas tant selon G.Debord)
Nouvelles situations critiques